The door opened west - Sarah Chase
La mise en scène d’une vie, des notions d’identité, de destin et de libre arbitre, de l’influence que nous avons les uns sur les autres nous interpellent particulièrement dans cette rencontre entre l’interprète et la chorégraphe.
“ Quand je travaille à une œuvre, je me demande toujours en quoi le point de vue de la personne avec qui je collabore est unique? En quoi son histoire est-elle spécifique? Lorsque Marc est arrivé sur l’île de Vancouver, il a parlé de son amour d’enfance pour l’architecture et j’ai été frappée par sa façon de placer ses expériences charnières dans un ensemble spécifique de pièces, dans un agencement architectural. J’avais l’impression de voir ces espaces ainsi que la lumière dans les lieux où les moments-clé et les changements du destin s’étaient produits dans la vie de Marc. »
Sarah Chase
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Solo né en 2015 sur l’île de Hornby (C-B), arrivé à terme en janvier 2020, faisant dialoguer récits, imperfection et l’architecture d’un parcours biographique.
Chorégraphie: Sarah Chase
Interprétation: Marc Boivin
Environnement sonore: Antoine Bédard
Lumières: James Proudfoot
La création de ce solo a été rendu possible grâce au soutien financier du Conseil des arts du Canada et de l’Agora de la danse.
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Dès l’automne 2022, c’est Art Circulation, un organisme associatif formé de compagnies de danse contemporaine et de plusieurs artistes indépendant.e.s, qui représentera le solo The door opened west, consacré à Marc Boivin, une chorégraphie de Sarah Chase.
Dans cette optique, The door opened west sera présenté en studio à OFF-CINARS, à Montréal dans le Studio C de Circuit-Est, 1881 St-André, le 9 novembre 2022 à 14h30 en version anglaise et le 11 novembre 2022 à midi en version française.
Pour plus de détails rejoindre Jamie Wright à Art Circulation : jamie@artcirculation.org.
https://artcirculation.org/compagnie/marc-boivin/
crédit photo : Sarah Chase
Moins au sujet de moi - Sarah-Ève Grant-Lefebvre
Inspiré et interprété par Marc Boivin
La créatrice et chorégraphe Sarah-Ève Grant est engagée depuis dix ans dans une série de portraits de personnes-artistes issues de divers milieux. Cette fois-ci, Moins au sujet de moi, porte sur le danseur et enseignant Marc Boivin. S’intéressant à l’humain sous l’artiste et jouant avec la limite entre le vrai et le faux, Sarah-Ève s’empare du genre de la docu-fiction pour livrer l’envers d’un décor, les confidences d’une personne et révéler l’infiniment petit sur scène. Moins au sujet de moi est une plongée dans ce qu’il se passe lorsqu’un artiste enseigne et dédie sa vie à la pratique de la danse.
Sarah-Ève Grant
Chorégraphe
Sarah-Ève Grant est chorégraphe et interprète en danse. Diplômée du profil création du département de danse de l’UQAM en 2009, elle débute sa carrière professionnelle en présentant Un jour, mon père m’a dit (2010) en première partie du chorégraphe Dave St-Pierre. Ensuite, Les Projets du 3e de l’Usine C l’accueille en résidence avec Note à Moi-Même (2011). Puis Tangente diffuse Dans le cercle (2012) et Le Guillaume Lambert Show (2015). Elle présente Série Portraits (Note à Moi-Même, Jérémi Roy est un Homme Libre et Le Guillaume Lambert Show) dans le cadre du festival OFFTA en 2014. À l’hiver 2017, la compagnie Corpuscule Danse lui commande une chorégraphie pour le projet Quadriptyque. Présentement, elle travaille sur Moins au sujet de moi, son plus récent portrait mettant en scène le danseur et enseignant Marc Boivin.
Démarche artistique
« Tout commence lorsque j’écris un courriel à Marc Boivin. Nous prenons un café et discutons de mon projet de portraits. Je lui propose de venir observer ses cours techniques pour commencer le processus. J’observe environ 30 cours sur une période d’un an, pour un total de 60 heures. Chaque moment de présence que je partage en classe auprès de Marc est un spectacle à mes yeux – un véritable plaisir. Puis, il y a notre première période de création en studio ensemble, où nous discutons. C’est le moment pour moi d’en apprendre sur lui : son bagage d’enseignant, son parcours, sa personne. Je lui pose beaucoup de questions et ses réponses m’inspirent toujours. J’enregistre nos discussions, je l’observe, je lui demande son avis, je l’écoute. Je confirme de plus en plus que mon regard chorégraphique se penchera en particulier sur sa pratique d’enseignement. Notre complicité augmente au fil de la récolte d’informations et des périodes de création. Aujourd’hui la pièce est bâtie d’une multitude de couches. Celles perceptibles par le·la spectateur·rice n’en sont qu’une infime partie. De mon côté, j’ai en main des notes d’observations, la théorie qui soutient la pratique d’enseignement de Marc, des notions d’apprentissage, des termes, des enregistrements sonores, des discussions, des textes, des définitions. Voilà où nous en sommes. Il s’agit d’un processus et je vous remercie, cher public, d’en être témoin. » — Sarah-Ève Grant
Informations pratiques
Dates
21 octobre 2022 – 17 h
22 octobre 2022 – 11 h + 20 h
23 octobre 2022 – 15 h
18 novembre 2022 – 17 h
19 novembre 2022 – 11 h + 20 h
20 novembre 2022 – 15 h
Se rendre
Studio 303
372 Sainte-Catherine Ouest – 3e étage
Montréal, QC H3B 1A2
Billetterie
Danse-Cité : (514) 525-3595
https://danse-cite.org/billetterie
Tarifs
Régulier : 28 $ | Réduit : 24 $
Accompagnateur·rice (pour les spectateur·rices ayant un handicap) : 0 $
Accessibilité
https://www.studio303.ca/lieu-physique/
Durée de spectacle
60 minutes
Équipe
Sarah-Ève Grant — Chorégraphie
Marc Boivin — Interprétation
Bertil Schulrabe — Percussions
Martin Sirois — Conception des éclairages
Annik Hamel — Répétitions
Carmen Ruiz — Soutien aux artistes
Clémence Lavigne — Direction de production
Lee Anholt — Direction technique
Vidéo — Jean Martin | Bande-son — Bertil Schulrabe | Voix — Marc Boivin
Images — Jean Martin
Partenaires et soutiens à la création — Circuit-Est centre chorégraphique, OFFTA – La Serre Arts Vivants, Studio 303, Usine C
La création de cette œuvre est rendue possible grâce à l’appui financier du : Conseil des arts du Canada.
Une présentation Danse-Cité
Une co-production Sarah-Ève Grant & Danse-Cité
Quand il n’est pas en studio de création et de répétitions, le danseur Marc Boivin consacre une partie de sa carrière à enseigner la danse. C’est avec sa fonction d’enseignant que la chorégraphe Sarah-Ève Grant écrit une nouvelle œuvre qui verra le jour dans les prochains mois, à l’automne 2022.
Informations et chronologie de la chorégraphie
Cette œuvre s’inscrit dans une série de portrait sur différente personne/artiste de divers milieux. Celle à laquelle vous allez assister porte son attention sur le danseur et enseignant, Marc Boivin. Cette création est en marche depuis 2016, donc 5 ans. La série portrait elle depuis 10 ans environ.
2016:
Plusieurs visites de Sarah-Ève à titre d’observatrice dans les classes de Marc. Environ 30 classes, pour un total de 60 heures d’observation.
Automne 2017 :
Première période de création en studio à Marc et Sarah-Ève ou nous avons énormément discuté.
Hiver 2017:
Période de création avec Marc et un groupe de 10 danseurs et un musicien. Essentiellement, c’était une classe de danse sur scène.
Printemps 2018 :
Autre séance de création, ou la pièce était toujours avec le même nombre de danseurs, mais cette fois ci complètement éclaté. La classe technique n’existait plus, Marc n’était plus le professeur et les élèves étaient devenus des performeurs.
Période de réflexion de printemps 2018 à été 2020 :
J’ai décidé de porter notre regard uniquement sur Marc, comme prévu au point de départ. Avec une récolte d’informations assez monstrueuses sur beaucoup d’éléments : des notes d’observations, des classes de Marc, les notions d’apprentissage, des termes, des enregistrements, des discussions, des textes, des définitions.
Janvier 2021 :
Retour en studio pour terminer la création du solo de marc sur la transmission d’un savoir et l’état humain et scénique dans lequel cela nous place.
crédit photo : Sarah-Ève Grant-Lefebvre
Aquarium - Lesandra Dodson
Lors d’une série de résidences à Montréal en 2019, la chorégraphe Lesandra Dodson, les danseurs Marc Boivin et Elise Vanderborght, et l’auteure-compositrice Christine Fellows ont habité un monde visuel fantastique où les axolotls nagent dans des paysages de rêve, les mille-pattes se métamorphosent en essuie-glaces et les soupirs deviennent des signes. Avec une paire de ciseaux bien aiguisés et un œil pour le surréel, l’auteure-compositrice de Winnipeg Christine Fellows a créé une série de collages de papier qui sont devenus la principale source d’inspiration pour la chorégraphie et la musique. Aquarium contient des créatures réelles et imaginaires, qui aspirent à la connexion et se transforment sous nos yeux.
Marc Boivin
Danseur, improvisateur, professeur et chorégraphe, Marc Boivin a commencé sa carrière de danseur au Groupe de la Place Royale à Ottawa sous la direction de Peter Boneham. En 1985, il se joint à Ginette Laurin et à sa toute nouvelle compagnie O Vertigo Danse. Depuis 1991, il travaille comme danseur indépendant, se produisant entre autres pour Louise Bédard, Mélanie Demers, Sylvain Émard, Jean-Pierre Perreault, Tedd Robinson et Catherine Tardif. Affilié à l’École de danse contemporaine de Montréal depuis 1987, Boivin est professeur invité et chorégraphe dans des écoles et des organismes professionnels partout au Canada. Il est président de la Fondation Jean-Pierre Perreault depuis 2006, a été président du Regroupement québécois de la danse (2010-2014) et membre du conseil d’administration du Conseil des arts de Montréal (2005-2010). Il est lauréat du prix Jacqueline-Lemieux du Conseil des Arts du Canada (1999) et du prix Dora Mavor Moore (2014) pour l’interprétation, dans WOULD de Mélanie Demers, aux côtés de Kate Holden.
Christine Fellows
Christine Fellows trouve la musique dans les sons que nous avons tendance à prendre pour acquis : les voix des personnes que nous aimons, les sons des espaces que nous traversons dans le cadre de notre vie quotidienne. Bien qu’elle s’identifie principalement comme auteure-compositrice et interprète, sa pratique comprend la poésie, le spoken word, le collage de papier, la vidéo stop-motion, la conception sonore et la composition. Fellows est basée à Winnipeg, sur le territoire du Traité 1, où elle collabore avec des artistes de toutes disciplines pour créer et produire des œuvres de performance et des enregistrements. Elle a collaboré pour la première fois avec Lesandra Dodson à Winnipeg au milieu des années 1990, et a gardé un lien étroit avec la danse contemporaine – en particulier le travail extraordinaire de Lesandra – et l’a appréciée au fil des ans. Elle est ravie de collaborer pour la première fois avec Elise et Marc.
Elise Vanderborght
Elise a étudié le ballet en Belgique et à Paris avant de s’installer à Montréal en 1997 pour étudier à l’École supérieure de danse du Québec. Entre 1998 et 2005, elle a travaillé avec de nombreux chorégraphes et compagnies montréalais, notamment : Marie Chouinard, Jean Grand-Maître, Lucie Grégoire, la Fondation Jean-Pierre Perreault, Montréal Danse, Deborah Dunn et Danièle Desnoyers. En 2005, Elise s’installe à Halifax où elle travaille avec Lisa Phinney Langley, Ruth-Ellen Kroll Jackson, Mocean Dance, Verve Mwendo et SINS Dance. Elise est revenue à Montréal en 2016 et travaille actuellement avec Daina Ashbee. Ses onze années en Nouvelle-Écosse ont favorisé des liens incassables et elle se délecte de ses interactions avec la communauté de la danse de la côte Est. Il s’agit de sa première collaboration avec Lesandra Dodson et elle est très enthousiaste à l’idée de créer cette œuvre à St. John’s.
Lesandra Dodson
Lesandra Dodson est une ancienne danseuse de Vancouver, maintenant établie à Fredericton, au Nouveau-Brunswick. Ses expériences à l’Université Simon Fraser, au Winnipeg’s Contemporary Dancers Professional Program, au Le Groupe Dance Lab, à la WCD, à la Trip Dance Company, et son travail de performance avec divers chorégraphes canadiens lumineux ont galvanisé son intérêt pour la création symbiotique. En tant que chorégraphe, elle s’inspire des interprètes individuels et travaille en collaboration pour trouver des moyens et des perspectives différents d’aborder des idées et des thèmes théâtraux. En 30 ans, elle a interprété et créé de nombreuses œuvres au niveau national et international. Elle s’estime chanceuse d’avoir travaillé avec un éventail impressionnant d’artistes remarquables, dont sa collaboratrice de longue date, Christine Fellows.
Lesandra est la directrice des programmes du Fredericton Playhouse. Elle supervise six programmes différents d’éducation, de résidence et de sensibilisation, et organise une série de présentations multidisciplinaires.
Tout au long de sa carrière à travers le pays, elle s’est engagée à créer des initiatives et des opportunités clés qui soutiennent et encadrent les artistes émergents.
Interprètes/collaborateurs : Marc Boivin, Elise Vanderborght
Metteur en scène/chorégraphe : Lesandra Dodson
Musique et conception sonore : Christine Fellows
Collages de papier/animation image par image : Christine Fellows
Vidéo : Lesandra Dodson
Extraits de texte : ” Axolotl ” de Julio Cortazar ; voix off Camille et Clara Caskey Vanderborght.
Conception des costumes : Lesandra Dodson et Christine Fellows
Conception des éclairages : Brian Kenny
Régisseur : À déterminer (comme pour NDW)
Remerciements au Conseil des Arts du Canada, au Conseil des Arts de Winnipeg.
Merci au Studio 303 pour la résidence, aux studios du Conseil des arts de Montréal, à La Poele, à Lucie Gregoire et à Circuit-Est.
Remerciements particuliers à NDW, Calla Lachance, Santiago Guzmán, l’équipe de la salle LSPU, et nos familles.
La vie attend - Parts+Labour_danse
La vie attend de Parts+Labour danse en collaboration avec Danse-Cité au Théâtre La Chapelle
Une production de DANSE-CITÉ en collaboration avec PARTS+LABOUR_DANSE
Cinq interprètes sont face à vous. Tour à tour coéquipiers, adversaires, vainqueurs, pleureurs, instigateurs et témoins…; c’est la vie dans toutes ses contradictions viscérales et vulnérables, sa fierté et sa honte, son espoir et sa crainte, qui sera étalée sur la scène. La vie qui n’attend que d’être mise en jeu.
Œuvre théâtrale, née d’une inspiration à la fois intuitive et intellectuelle, séduisante à la surface, physique et trompeusement ludique, LA VIE ATTEND manipule habilement les tendances primitives profondes que nous évitons souvent. Le tandem de créateurs Emily Gualtieri et David Albert-Toth offre une oeuvre illusoire portée par un quintette de danseurs qui sauront, sans nul doute, vous conquérir le cœur… Il ne reste qu’à jouer.
Chorégraphes:
David Albert-Toth, Emily Gualtieri
Danseurs et collaborateurs à la création:
Joe Danny Aurélien, Marc Boivin, Simon-Xavier Lefebvre, Milan Panet-Gigon, Nicolas Patry
Textes:
Danseurs-collaborateurs
Musique:
David Drury
Concepteur d’éclairages:
Paul Chambers
Regards extérieurs:
Ginelle Chagnon, Mélanie Demers, Étienne Lepage, Jamie Wright
Partenaires:
Danse-Cité www.danse-cite.org
Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ)
Conseil des Arts du Canada / Canada Council for the Arts
Circuit-est centre chorégraphique
CCOV (Centre de création O Vertigo)
crédit photo : Claudia Chan Tak
Animal Triste - MAYDAY
L’Homme aime à croire qu’il est le centre du monde. Pourtant, Il connaît les dinosaures, les empires déchus et les glaciations. Il se sait mortel mais s’imagine éternellement. Un jour lucide, il se voit comme il est, médiocre et périssable. Le lendemain, il se pense libre, glorieux et triomphant.
Dans la grande marche du monde, l’Homme n’est rien d’autre qu’un petit animal triste. Mais un animal qui se console dans la beauté et dans son désir d’immortalité. Pour cela, il s’invente des religions, des philosophies, des civilisations. Il conquiert, domine, opprime. Et se reproduit. Il se jauge, il s’étudie. Il écrit, relate, rapporte. Il ne se comprend que très rarement et n’échappe jamais tout à fait à sa condition. Et au fond, l’Homme est cet être insignifiant qui aspire à un peu plus et un peu mieux.
Animal Triste est peut-être un arrêt sur image pour tenter de saisir la nature et la posture de l’Homme dans toute son Humanité.
Mise en scène et chorégraphie: Mélanie Demers
Interprètes: Marc Boivin, James Gnam, Brianna Lombardo et Riley Sims / Assistante aux répétitions: Anne-Marie Jourdenais / Lumières: Alexandre Pilon-Guay / Musique : Jacques Poulin-Denis
http://maydaydanse.ca/presentation-animal-triste-fr
crédit photo : Mathieu Doyon
Une idée sinon vraie…
Dans Une idée sinon vraie… Marc Boivin désirait cette fois s’éloigner d’un rapport à la création purement personnel et se laisser inspirer par d’autres formes artistiques. La façon dont le théâtre et la musique honorent le passé tout en se positionnant face à lui fascine et inspire l’artiste. Voyage au cœur de la commedia dell’arte, sa dernière création s’est présentée tel un jeu de rôles, un parcours de transformations, qui, à travers la danse et la musique, a révélé aux spectateurs les différentes facettes de la vulnérabilité d’un homme d’aujourd’hui.
De la partition musicale en sept mouvements, reflet de sept personnages emblématiques qui composent l’univers de la commedia dell’arte, Marc Boivin propose une mise en abîme dans un seul corps de la diversité de ces personnalités. Il les traverse, telle une poupée russe, pour atteindre l’essence de leur sensibilité, leur dimension universelle dans un tableau de famille pour le moins surprenant. Un flot de sensations nous submerge alors, suscitant à la fois vertige, attrait irrévocable pour les mystères de l’individu et questionnements sur notre propre liberté d’être. Avec un grand souci du détail, dans une interprétation troublante, Marc Boivin et les quatre musiciens livrent ici un exercice de style parfaitement réussi. Loin des codes du théâtre, ils confrontent l’idée sinon vraie du moins vraisemblable, de ce que nous sommes, de notre perception vulnérable et changeante de la réalité. Un solo exigeant sur ces vérités périssables sur lesquelles on s’appuie, sur nos personnalités multiples et leurs contradictions.
« La pièce que vous allez voir ne vous paraîtra pas neuve…/ … il y a beaucoup d’année moi j’étais moi, vous, vous étiez vous, ceux-ci étaient ceux-ci et les autres étaient les autres. Et dans beaucoup d’autres milliers d’années quand aura tourné je ne sais quelle grande roue, nous reviendrons à être encore moi ici debout, vous là-bas assis, moi à parler, vous à écouter…/… Et ces paroles que je vous dis qui auront été des paroles, seront encore des paroles, et il vous semblera les avoir déjà entendues, comme il vous semblera maintenant les avoir entendues déjà » – Angelo Beolco, 1535
crédit photo : Michael Slobodian
The Fictions Project
« Aucun groupement humain n’a jamais été découvert circulant tranquillement dans le réel à la manière des autres animaux : sans religion, sans tabou, sans rituel, sans généalogie, sans contes, sans magie, sans histoires, sans recours à l’imaginaire, c’est-à-dire sans fictions.» -Nancy Huston
À l’entrée du processus de création, des paramètres particuliers enclenchent la singularité d’un projet. Ici, deux lieux de présentations, l’un in situ, l’autre la boîte noire. Ensuite, la rencontre avec trois femmes, interprètes de haut calibre, qui provoque l’envie de mettre au défi et de juxtaposer leurs différentes qualités. Partageant un niveau d’expertise, chacune d’un monde artistique très différent, elles permettent une recherche sur le rôle de la perception. Comment le vécu, la présentation et la perception d’une chose véhiculent-ils la différence ? À partir simplement de neuf enchaînements et de leur conjugaison aléatoire, solo, duo et trio guident le processus. Tout se joue dans l’interprétation.
Il n’y a pas de projection fondamentale d’une certitude interne, seulement la conjonction éventuelle des parcours et le libre arbitre du geste. Nous sommes les fictions que nous créons. Chacune de ces fictions est une réalité, une invitation fragile, unique et éphémère pour nous mener vers de nouveaux procédés de compréhension. Tout se joue dans la subjectivité.
Inspiré de l’essai L’espèce fabulatrice de l’auteure canadienne Nancy Huston, le projet Fictions pourrait être nommé « contempler l’heureux hasard »… et choisir de le suivre. Il est révélateur de découvrir le lieu de résonance dans le mouvement des corps et de s’y attarder. La kinesthésie est une fenêtre ouverte sur la singularité de l’être.
Une première mouture de Fictions est réalisée dans le cadre de l’édition 2009 de Dusk Dances. De cette incarnation intitulée Withrow Park, nous conservons seulement l’étude des systèmes de mouvements ainsi que des éléments de l’environnement, des fragments d’une plasticité qui convient à la transposition et à un nouveau contexte. Du vert de la nature à l’incrustation couleur, de la lumière évanescente du crépuscule à la froideur de lampes fluorescentes, de paysage à canevas, et de tout cela à la boîte noire. Construire un lieu esthétique témoigne d’un désir de perception, d’émotion et de sensation.
Si nous reconnaissons la nature comme un lieu de vérité, où les choses existent dans leur plus simple réalité, la scène, à l’inverse, propose une recréation de la réalité dans l’espoir de la recevoir autrement. Mais, la construction du spectacle à l’extérieur est tout aussi réelle qu’une émotion dans le théâtre. Mais encore, les deux révèlent notre désir de recréer ce qui nous semble naturel. Et encore, tout se joue dans la subjectivité. Les fictions que nous créons sont nos vérités.
Withrow Parc
Chorégraphe > Marc Boivin
Danseuses > Kate Alton + Kate Franklin + Kate Holden
Musique >
Spem in alium, Thomas Tallis
RUNDFUNKCHOIR BERLIN
Costume > Marc Boivin
Oeil extérieur > Sylvie Bouchard
Fictions : Chroma Key
Chorégraphe > Marc Boivin
Danseuses > Kate Alton + Kate Franklin + Kate Holden
Musique >
Arteries of Tokyo, Atau Tanaka
Bondage, Atau Tanaka
Winds of Guitar, Garlo
Forever Bach, Knut Nystedt
RUNDFUNKCHOIR BERLIN
Costume > Heather MacCrimmon
Lumières > Bonnie Beecher
Décor > Marc Boivin
Merci à LADMMI L’école de danse contemporaire, Dancemakers and the Centre for Creation, Coleman Lemieux & Compagnie, Paul Chambers à Tangente.
Fictions Project est une coproduction de DuskDances et firstthingsfirst productions.
crédit photo : John Lauener
I 13 (au carré)
Dʼune durée de 13 minutes et 13 secondes, I13 (au carré) fait parfois office de prologue visuel et dansé au solo Impact. La recherche derrière ce solo est documentée, voire représentée, dans cette oeuvre.
Cʼest suite à une commande des Rendez-vous du cinéma québécois que Marc Boivin propose à Jonathan Inksetter de concevoir une œuvre médiatique en se référant au titre de la photo Milk and Blood, de lʼartiste américain Andres Serrano et en exposant parallèlement son processus de création. Les rapports entre les gens en studio de répétition sont projetés en images sur un Plexiglas blanc pendant que lʼartiste danse et improvise la mémoire du travail dans lʼenvironnement sonore de Diane Labrosse enregistré live en studio. On y voit entre autres les parents du danseur, la source de toute quête biographique, qui lʼaccompagnent dans son parcours.
Chorégraphie et interprétation > Marc Boivin
Environnement visuel et développement conceptuel > Jonathan Inksetter
Répétitions et conseils artistique > Sophie Corriveau
Musique > Diane Labrosse
Costume > Marc Boivin + Jonathan Inksetter
Conception des éclairages > Yan Lee Chan
crédit photo : Sandra Lynn Bélanger
Impact
Cʼest en grande partie suite à sa conception du projet dʼimprovisation R.A.F.T. 70 pour AH HA Production de Andrew Harwood en 2007 que Marc Boivin découvre tout le potentiel de création qui lʼentoure. Dès lors se concrétisera de peu en peu la réalisation de son projet solo, Impact. Avec R.A.F.T. 70, Marc Boivin goûte au plaisir de la carte blanche et de lʼimprévisible, un état non loin de celui de la création chorégraphique. Il y confirme sa fascination pour lʼautre, lʼéchange et le risque de prendre la parole. Pour que lʼimprovisation se réalise, on doit laisser les autres la nourrir, lʼhabiter, la mouler à leur gré. Selon Boivin, il sʼagit là dʼun paroxysme, dʼun dévoilement de ce que doit être, pour lui du moins, lʼacte chorégraphique, lʼévénement scénique. Tels des vases communicants, les participants à un projet commun se passent mutuellement un savoir, une énergie, et cʼest ainsi que souhaite dorénavant travailler le danseur.
Accompagné des trois mêmes collaborateurs que dans R.A.F.T. 70, Marc Boivin sʼaffaire donc au développement de son premier solo quʼil dansera lui-même.Peu certain du propos quʼil souhaite aborder et devant lʼimmensité des possibilités, il opte de travailler selon un processus plutôt quʼun thème précis. Nourri par ses collaborateurs, il plonge dans lʼabstraction, développe des séquences et des improvisations. Les échos des autres se font entendre, leurs visions naissent, leurs vécus transpirent et affectent le créateur.
Si Impact est dʼabord un récit biographique, il devient rapidement un regard, un questionnement sur le parcours des êtres en constante mutation, qui sont empreints dʼinfluences multiples. En travaillant dans lʼabstraction et dans une collaboration constante avec ses concepteurs, Marc Boivin sʼaperçoit que les thèmes qui ressortent de ses efforts sont précisément ceux de lʼéchange, de la passation et de lʼapport de lʼautre. Impact raconte donc cette connexion entre les êtres et lʼamplitude de leur influence les uns sur les autres. À qui doit-on la personne que lʼon devient ? Comment les personnes percutent-elles notre existence et de quoi notre identité est-elle forgée ? Un par un, les hommes participent au monde, laissant derrière eux une signature, une trace quʼun autre aura tôt fait de sʼapproprier. Leurs ondes sʼentrechoquent, sʼembrassent et se moulent en de nouvelles influences. Impact cʼest aussi et surtout un corps en scène, celui dʼun danseur qui a vécu lʼapport de plusieurs, qui a été à lʼécoute de paroles diverses. Un corps dans et sur lequel cette symphonie dʼinfluences sʼharmonise et se parcellise. La recherche derrière le solo est dʼailleurs documentée, voire représentée, dans lʼoeuvre I13 (au carré). Ce projet connexe dʼune durée de 13 minutes et 13 secondes fait parfois office de prologue visuel et dansé au solo. Voir la description de I13 (au carré).
Chorégraphie et interprétation > Marc Boivin
Environnement visuel et développement conceptuel > Jonathan Inksetter
Répétitions et conseils artistiques > Sophie Corriveau
Musique > Diane Labrosse
Costume > Marc Boivin + Jonathan Inksetter
Conception des éclairages > Yan Lee Chan
Impact est une coproduction de Series 8 :08 et du département de danse de l’Université de Calgary.
Marc Boivin remercie l’Agora de la danse pour la résidence qui lui a été offerte.
La création de cette pièce a bénéficié du soutien du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec.
crédit photo : Sandra Lynn Bélanger
6,3 Évanouissements
Où vont donc ceux et celles qui s’évanouissent ? Est-ce une disparition, l’anéantissement passager de toute volonté, ou un bref détour vers nulle part ?
6,3 Évanouissements ne répondra à aucune de ces questions. Sachez que l’évanouissement est provoqué par un contre ordre à l’interne, une rupture d’équilibre entre deux systèmes : accélération versus décélération du rythme cardiaque. Ces ordres antagonistes provoquent toujours une défaillance : ainsi 6,3 Évanouissements se nourrit à l’aune de deux principes que tout oppose.
Ces évanouissements seront ceux créés par un sextuor de rêve : Catherine Tardif, Sophie Corriveau, Marc Boivin, Benoît Lachambre, Fortner Anderson et Michel F Côté.
La soirée fut présentée à l’Agora de la danse en codiffusion avec Danse-Cité du 12 au 15 novembre 2014.
crédit photo : Alain Lefort, sur la photo Sophie Corriveau, Marc Boivin et Benoît Lachambre