crédit photo : Michael Slobodian

Depuis plus de quarante ans, Marc Boivin oeuvre à titre de danseur tant au Québec que dans le reste du Canada et à l’international. Danseur prodigue à la sensibilité évocatrice, ses présences sur scène ont maintes fois été acclamées par la critique et le public. Depuis ses débuts en 1982 au Groupe de la Place Royale à Ottawa, sous la direction de Peter Boneham, Marc Boivin a prêté sa qualité d’interprète à de nombreux chorégraphes et projets. Dès 1985, il assiste aux balbutiements de la compagnie O Vertigo avec Ginette Laurin, en participant aux créations et nombreuses tournées canadiennes, américaines et européennes. En 1991, il devient danseur indépendant. Depuis, des chorégraphes de grande renommée tels Louise Bédard, Mélanie Demers, Sylvain Émard, André Gingras, Jean-Pierre Perreault, Dominique Porte, James Kudelka, Tedd Robinson, Felix Ruckert et Catherine Tardif sollicitent son apport à la danse. Il participe aussi à plusieurs projets d’improvisation ; ces dernières expériences se révéleront d’ailleurs déterminantes dans le parcours du danseur. En effet, elles inspireront sa passion pour la création chorégraphique et mouleront l’imaginaire qu’il prêtera à ses propres pièces. Marc Boivin remporte en 1999 le prix Jacqueline-Lemieux, décerné par le Conseil des arts du Canada et en 2014 le prix Dora Mavor Moore pour son interpretation dans la pièce WOULD, dansé au côté de Kate Holden, une chorégraphie de Mélanie Demers.

Parallèlement à son cheminement de danseur, Marc Boivin entame dès 1987 une carrière d’enseignant à L’École de danse contemporaine de Montréal. Passionné autant pour l’approche pédagogique que par sa carrière d’interprète, il enseigne et chorégraphie régulièrement dans les écoles et universités à travers le Canada. Notons ses passages à Vancouver, de 1992 à 2008 aux stages de EDAM et depuis 2009 aux Arts Umbrella International Summer Intensive.

Si Marc Boivin évolue longtemps comme interprète, accordant corps et sensibilité à la parole des chorégraphes, il développe aussi un intérêt prononcé pour la création. C’est entre 2004 et 2008 qu’il esquisse les solos To Somewhere Else et Between here and now pour les danseuses professionnelles respectives Jolene Bailie (Winnipeg) et Jennifer Dallas (Toronto) et la pièce de groupe Fragments, pour la compagnie Code Universel, à Québec. En 2007, il conçoit le projet d’improvisation R.A.F.T. 70 pour AH HA Production (Andrew de L. Harwood) et s’ouvre ainsi à un potentiel de création qui réside entre la chorégraphie et l’improvisation dirigée. Dès lors se concrétise peu à peu son tout premier projet solo, Impact et le prologue I 13 (au carré). L’année suivante, The Fictions Project, incluant les pièces Withrow Park pour Duskdances et Fictions: Chroma key pour la compagnie firstthingsfirst productions, prend forme.

Au printemps 2010, X/Y, une création pour les étudiants de L’EDCMTL en collaboration avec le département de musique de l’Université de Montréal, réveille en lui le désir d’approfondir sa recherche artistique autour du dialogue entre le corps et la musique. Ce désir motive le chorégraphe à entamer un nouveau travail de création en étroite collaboration avec la compositrice contemporaine, Ana Sokolović, et le Quatuor Bozzini. Le 24 octobre 2012, la première officielle de cette œuvre collective, Une idée sinon vraie…, réunit sur scène le danseur et les musiciens.

Marc Boivin s’implique également dans le milieu de la danse contemporaine et est un acteur influent dans l’émancipation de cette dernière. Président de la Fondation Jean-Pierre Perreault depuis 2005, il a aussi été membre du Conseil des Arts de Montréal de 2006 à 2010. Lors du 26e Rendez-vous annuel du Regroupement québécois de la danse (RQD) les 23 et 24 octobre 2010, l’assemblée générale des membres a élu Marc à la présidence, succédant ainsi à Anik Bissonnette, et ce jusqu’en octobre 2014.

crédit photo : Ginelle Chagnon